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Spéléologie sur le massif de GER / Lapiaz du Capéran 
Cap 2005
Résumé
Une quinzaine de
participants dont quatre invités (GRPS et SSN) ont rejoints le camp de base du
Capéran, quelques-uns pour deux semaines, d'autres pour une dizaine de jours. Un
séjour marqué par une grosse période de mauvais temps (pluie, grêle, neige, t°-,
brouillard) avec le lot de désagréments que cela peut occasionner dont les crues
sous terre. Des conditions difficiles donc qui ont dû nous faire abandonner un
des objectifs majeurs, à savoir le Gouffre de Louctores.
Des résultats cependant
intéressants :
- Le Gouffre du
Capéran est rééquipé jusqu'au collecteur pour une 3ème plongée par Robs du "Sirop
siphon" perché à -300 en amont du collecteur. Ce sera la dernière tentative car il devient
irrémédiablement impénétrable. A cette occasion,
un traçage interne est réalisé à la sulfo à partir de la circulation qui disparaît à -270. La surveillance au siphon amont de la rivière s'avèrera positive.
- Le gouffre de
l'Aurébède (AM 231, -485m, exploré en 1970) est repris et rééquipé en TSA jusque
-150m. Une coloration à l'uranine en vue d'essayer de définir à quel bassin
versant appartient la cavité est entreprise. Résultat : capteurs et échantillons d'eau positifs
côté Fontaines d'Iscoo, ce qui dément les suppositions antérieures qui attribuait
le secteur au réseau tout à fait opposé des
Eaux-Chaudes.
- "Li Caillon" (UL15)
revisité en partie et assaini en vue d'une future désobstruction du terminus
ventilé qui pourrait s'avèrer être un troisième accès au gouffre du
Capéran.
- Prospection du lapiaz
de Ger dans l'espoir de trouver un accès à l'amont du Capéran, ce à quoi nous
nous attallerons entre autre la saison prochaine.
Ce fut aussi l'occasion
pour certain(e)s de faire connaissance avec le massif, ses trous, ses
merveilles, ses conditions de vie... Et d'avoir envie d'y retourner au plus
vite.
Carnet de bord (deuxième semaine, rapporté par Jack)
Yernée Fraineux, vendredi 19/08 à 07h00 PM che PM, , nous laissons là le stress et
l'impatience de ces derniers jours pour caser le mato collectif et personnel
dans la remorque de Guy avant de prendre place dans sa Land Rover et rouler non stop
en direction du Sud. Guy, Mosa et Jack se relayent au volant tandis que Capucine
et Julien jouissent des banquettes arrières. Aux alentours de Rocamadour, nous
récupérons Jacques qui abandonne sa moitié et son camp de plongée pour foncer sur Toulouse, Tarbes, Lourdes et par les petites
routes de montagne le col de l'Aubisque.
 Samedi 11h00 am. Les gars du
GRPS -Benoît, Gaëtan et Laurent- nous attendent à la caserne de Gourette où ne
nous attardons pas, le temps étant à la pluie... Pendant que Mosa fait une
petite tournée des sources (Ley et Iscoo) pour placer des fluocapteurs, Guy
drope une première équipe aux lacs du Plaa Segouné. Pour ceux qui ne connaissent
pas la piste, la montée en jeep est toujours une expérience impressionnante, qui
plus est avec une remorque. Mais Guy connaît son affaire et c'est sans broncher
que son Discovery avale pentes et ornières. Là haut, il fait froid, brumeux
et venteux. Sans la cabane qui a été démontée en même temps que les télésièges,
il nous faut déjà sortir vestes, poncho, bonnets et gants. Et la météo n'annonce rien de bon avant le milieu de la semaine... mal barré ....
La deuxième
navette effectuée, vient le moment de charger les sacs. Sans nouvelles du camp
de base en place depuis une semaine, nous ne savons pas trop comment agir. Finalement, nous optons pour
emporter en plus de l'équipement de "camping" ce qui permettrait à une première
équipe de se frotter dès demain au gouffre de Louctores, au détriment de la
plupart du matériel spéléo personnel qui fera l'objet d'un portage
demain.
Bien lestés, tout le monde avale sans broncher le pierrier qui mène au col du
Plaa Segouné. C'est ensuite la descente dans la cuvette de la Pyramide où
subsiste un imposant névé, chose inhabituelle en cette saison. La pluie se
transforme en neige fondante et rend le terrain glissant. Au niveau du col de
Ger, c'est la purée de pois. Nous rejoignons au "compte-gouttes" le camp de base
où nous sommes acceuillis par nos cinq camarades qui s'octroyent aujourd'hui une
journée de repos bien méritée.
 Le premier bilan n'est pas très Rose (hein
Marie !). Nous sommes déjà trempés comme des canards et la météo n'annonce rien
de bon pour le début de la semaine. Côté Capéran, le gouffre est rééquipé
jusqu'au collecteur mais la plongée prévue au "sirop siphon" n'a pas encore pu
être réalisée. Apprenant que Robs et Olivier ont décidé de nous quitter plus tôt
que prévu pour passer par Béziers, sachant que Michel et Marie-Rose comptent
également redescendre en même temps dans la vallée, le projet initial d'explo dans Louctores est abandonné. Heureusement l'abri est nickel et le Capéran est à un portée de main.
Dimanche : durant la nuit, ce qui était de la pluie s'est transformée en grêle
et c'est sous un manteau blanc que nous découvrons le camp ce matin. Autant dire
que tout le monde n'a pas eu la bonne nuit de repos méritée et espérée. Ainsi,
dans sa "tente-siphon", notre président a eu bien du mal a conserver un espace
exondé. La température et l'humidité ambiante ne sont pas idéale pour améliorer
le début d'angine et de bronchite que traînent depuis la Belgique Gaëtan et
Mosa. Tous nous devons déplorer quelques petites misères à gérer mais surtout
nos vêtements et nos chaussures détrempés. Sous l'abri, le déjeûner
s'éternise... jusqu'à ce que le brouillard nous envahisse.
Seuls Christophe et
Jack décident de s'aventurer pour un portage, rappatriant par la même occasion
des poubelles. Bénéficiant finalement d'une alcalmie, c'est en faisant la trace
tout du long dans une couche de neige fraîche de plus en plus épaisse (jusqu'à
15 cm !) et dans une ambiance hivernale qu'ils rejoignent le Plaa Segouné
où sévit un vent glacial. S'étant lester de victuailles et de matériel
collectif, ils rejoignent le camp en début de soirée avec des vêtements
finalement plus secs qu'au départ. Mais le souper n'est pas terminé que les
averses recommencent. Nous aimerions pourtant pouvoir en finir demain avec la
plongée du siphon dans l'UL1
 Lundi : il fait toujours moche mais les
intempéries se sont calmées. Le débit de la source a nettement diminué et le
ruisseau ne s'engouffre plus avec furie sous terre. Robs, Olivier, Christophe et
Jack bouclent deux kits et s'engagent donc dans le Capéran. A -120, les deux
bouteilles sont embarquées pour franchir Jaws et s'engager dans les puits
d'autant plus flottés que tous n'ont pas été équipé tout à fait hors flotte. Mais
nous rejoignons sans problème la vasque à -270 où un cinquième kit avec une
troisième bouteille nous attend. Reste à s'enfiler le méandre de l'Araldite et
les étroits puits d'Iscoo pour atteindre le collecteur, impressionnant par son débit et
par le grondement de sa cascade amont. Au pied de la Luciole, Robs
enfile son équipement de spéléonaute tandis que les
bouteilles sont hissées au sommet de l'escalade pour les acheminer laborieusement jusqu'au "sirop siphon" toujours aussi glauque. La buée à tôt fait d'emplir la cloche si bien qu'il est inutile d'essayer d'immortaliser sur la carte de l'APN l'instant où Robert disparaît dans l'étroite galerie noyée. Ni l'instant où il en sortira, l'air assez dépité. Toujours à tâtons, il n'a pu dépasser son précédent terminus que de deux ou trois mètres, le conduit se refermant inexorablement ... Tout ça pour si peu :-( Mais fallait-il seulement le savoir ! Si un accès à l'amont de la rivière existe, ce ne sera donc pas par cette voie. Et c'est peut-être mieux ainsi. D'autant qu'une autre possibilité se dessine ailleurs. Mais ce sera pour une autre fois.
En deux temps trois mouvements, le mato est redescendu au pied de la cascade. Un petit potage en guise de goûter avant de goûter à notre guise au portage...en se coltinant tout le bazar en sens inverse. Avant ça, deux fluocapteurs sont placés dans la rigole du collecteur car arrivés à l'Hôtel sans Etoiles, quelques grammes de rhodamine sont largués dans le ruisseau qui disparaït dans une fissure. Le but est de s'assurer qu'il rejoint bien le collecteur en amont du siphon. Lire à ce propos :
 Satisfaits d'être sortis des puits Discoo et d'avoir ramené les kits jusqu'à la base des puits, les 4 mousquetaires abandonnent deux bouteilles à l'attention de l'équipe qui descendra déséquiper plus tard. Ils ressortent le reste jusqu'à la surface qu'ils atteignent en soirée, ravis de profiter de la tambouille collective réchauffée par une bonne âme resté debout.
Durant la journée, hormis Benoît qui ne le sentait pas, le reste des troupes a effectué un gros portage dans des conditions un peu semblables à celui de la veille, si ce n'est que la neige avait un peu fondu.
Mardi : impatients de passer à l'action et découvrir ce fameux Capéran (?) ou pressés d'en finir (?), Laurent et Gaëtan ont décidé de descendre aujourd'hui dans l'UL1. Une descente des plus mémorables car un fameux paquet d'eau transite aujourd'hui par le trou. A Jaw's, c'est un vrai ruisseau qui s'engouffrent dans l'étroiture de blocs. Et dans les pluies, euh les puits !, impossible d'éviter la douche glacée. Petit répit dans le méandre de l'Araldite pour ensuite effectuer un "pick and go" des capteurs dans le collecteur sous le vrombissement de la cascade. La remontée est une sacrée épreuve surtout avec une bouteille chacun aux fesses et de surcroît en relovant les cordes et en ressortant tous les amarrages. Bravo les gars !
 Sur ce temps, en surface, il ne s'est pas passé grand chose. Du moins jusqu'en fin d'après-midi. Pluie, jeu de carte, alcamie, couture, brume, bouffe, brouillard ont ponctués la journée. Seul Benoît s'est senti obligé de quitter le camp pour effectuer le portage qu'il n'avait pas fait la veille et ... s'égarer, ce qui lui vaudra une nuit chez le berger d'Anouilhas. Et pour les autres, beaucoup d'inquiétude à son égard durant toute la soirée et la nuit.
Mercredi : Lever très matinal. Le
temps est à notre grand soulagement au beau fixe et Benoît à réintégré le camp. Guy et Robert partis hier à sa recherche rentrent des Eaux-Bonnes. Notre vétéran est en nage : il a mis 35 min pour rejoindre le camp depuis le lac du Plaa Segouné ! Et en prime, une visite éclair du PGHM qui début juin avait fait un petit entraînement dans l'UL1.
 L'esprit tranquille, nous pouvons consacrer cette belle
journée à nos projets.
Pour Robert, Olivier, Michel qui nous quitterons
demain, un nouveau portage s'impose, question de rappatrier une partie du
matériel collectif vers le Plaa Segouné. Guy et Jacques s'occupent de vider la
cache de Louctores et déséquiper le col tandis que Capucine et Julien s'exercent
aux TSA dans le petit puits jouxtant l'UL1. Quant à Laurent et Gaëtan, ils ont
décidé de se faire dorer la pilule sur le lapiaz afin de récupérer l'énergie
perdue hier. Pour leur part, Jack et Mosa choisissent de s'occuper du
gouffre de l'Aurébède.../...
Marc et sa copine partis ce matin de Gourette, arrivent au camp en fin d'après-midi. Belle mise en jambes !
Jeudi : la journée est à nouveau consacrée au gouffre de l'Aurébède (Gaëtan/Philippe/Laurent/Christophe/Jack). Voir le lien ci-dessus.
Comme prévu, Robs, Olivier, Marie-Rose et Michel nous quittent. Guy les accompagnent et les descend dans la vallée en jeep. Il en profitera pour essayer d'aller faire soigner sa rage de dents. Marc effectue un portage et fait ensuite avec Sylvie le sommet du Pic de Ger (2610m), profitant toujours du temps magnifique.
Jacques, Benoît, Capucine et Julien descendent jusque "Jaw's" dans l'UL1 pour terminer le déséquipement et ... remonter lemythique pot de 10 kg de choucroute dont nous ne viendrons jamais à bout, même sans purée !
Vendredi : la fin du camp approche. Il est déjà temps de penser au démontage. Après avoir mis un peu d'ordre, un premier portage s'impose pour quelques-uns d'entre nous. Une partie de nos effets personnels et du matériel collectif est rappatrié au terminus de la jeep.
Retour par une prospection sur le lapiaz de Ger pour se convaincre qu'il est grand temps de s'y attaquer. Ce que nous ne manquerons pas de faire l'an prochain, juré, craché !
 Sur ce temps, Jacques et Guy descendent au "Caillon" en espérant pouvoir s'insinuer dans le méandre terminal ventilé. Mais l'équipement de pointe minimaliste et le manque de matériel approprié disponible pour y remédier les empêche d'atteindre le but.
Marc et Sylvie nous ont quitté et poursuivent leur séjour en passant sur Anouilhas et la Coume de Balour où ils passeront la nuit. Samedi : la pluie est de retour ! Génial quand on sait qu'il faut replier tout le camp... Tout est à nouveau mouillé. Même si ce n'est pas agréable, ce n'est pas très grave pour ce qui rentre en Belgique. Par contre, pour le peu que nous laissons sur place et qui passera de long mois stockés à l'abri, c'est plus gênant. Alors, on fait au mieux.
Vient ensuite le moment de charger nos sacs et de réattaquer la pente herbeuse. A peine en marche de 10 minutes, figurez-vous la pluie cessera pour toute la journée !
 Une fois tous aux lacs du Plaa Segouné, l'équipe chargée d'aller relever les fluocapteurs aux différents exutoires redescend en premier dans la vallée en jeep. Lors de la deuxième navette, nous avons la chance de croiser Thierry et l'A.S.P. en prise avec un trou du secteur.
Fin de camp comme à notre habitude par un brin de toilette à la caserne, une petite visite à notre ami Jacques L. et petit resto (cette fois au Routier à la sortie de Pau, très bon rapport qualité/prix/rapidité) avant la route de nuit pour éviter les embarras de circulation.
Dernière mise à jour 14-12-2005
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