Les Carnets de C7 / Techniques
Topo à la luciole
Ou comment se réchauffer les pieds
sous terre avec un insecte luminescent
Guy Lardinois
Pour peu que l'on se préoccupe de la précision des levés en
topographie spéléo, on regarde du coté des mesures d'angles. Ce qui vient moins à l'esprit, c'est de s'inquiéter du confort (thermique) de celui qui prend les
mesures. Pourtant, Parkinson ne fait pas les bons topographes !
Démonstration
Dans le cadre de la méthode du décamètre qui utilise un
compas et un clinomètre de visée avec microscope de lecture (Suunto ou autre),
un éclairage de l'échelle graduée est indéniablement un plus et un point de
visée lumineux indispensable.
Pour cet éclairage les deux solutions classiques sont soit
l'éclairage au Tritium (radioactif et coûteux) dont la luminosité diminue avec
le temps (période de demi-vie), soit positionner une lampe additionnelle
ou celle du casque pour obtenir un éclairage suffisant. C'est d'abord
inconfortable mais on risque surtout d'influencer le compas avec nos breloques
en métal, d'autant qu'aucun spéléo n'achète des piles spéciales non magnétiques
(par ailleurs introuvables). Si vous avez investi dans des Suunto éclairés au
tritium, la plaquette qui le supporte maintient la zone de lecture dans l'ombre
et cela ne marche pas.
Pour la cible, le partenaire positionne sa flamme plus ou
moins au point topo le temps nécessaire. Mais voilà encore une une source
d'erreur supplémentaire car on obtient souvent un point pour la longueur un
autre pour la pente et ne parlons pas de l'azimut si le copain doit tenir la
pose trop longtemps…
Suggestion ?
M'est venue une idée bien meilleure : faire un élevage
de lucioles. A chaque séance topo, j'en colle une sur le verre du compas, ce
qui n'aura aucune influence magnétique et crucifie autant d'autres à chaque
point topo. Mais cette pratique ne risque-t-elle pas de nous mettre en plus à dos le
WWF ?

La solution
Il existe heureusement une alternative technique équivalente efficace : acheter pour 1 ou 2 € une sorte de Cyalum
utilisé par les pêcheurs en mer.
Les pêcheurs les placent soit dans les appâts,
soit dans les flotteurs. Cet artifice mesure 52 mm de long pour un diamètre de
6 mm et ne pèse que 1,4 grammes. Il est livré dans un petit sachet très robuste
aluminisé. Ils existent aussi en modèles plus petits (4mm) et plus grands.
Monté sur un compas avec un petit réflecteur en aluminium,
cela rendra votre compas lisible dans l'obscurité. Cela dure bien plus
longtemps que la plus longue séance de levé. Et c'est encore utilisable le
lendemain. Le résultat est bien meilleur que l'éclairage au tritium.
L'usage est simple : on déballe, on plie pour casser
une ampoule de réactif, on agite et c'est parti pour 18 h ! Après usage,
c'est écologique, on peut (doit) le mettre à la poubelle.
Le même objet pourra servir de la même manière côté cible
pour matérialiser avec plus de précision les points de visée.
Accessoirement, cet éclairage est suffisant pour repérer un
compas perdu ou chercher sa lampe au bivouac, démarrer une carbure et éloigner
les esprits. Il peut également servir pour baliser un passage (j'ai un en
mémoire une certaine salle de la Navarre ou un tel balisage aurait été utile...),
ou dans les cas extrêmes servir d'éclairage de secours.
Bref, voilà un << biesse >> truc qui peut faciliter
la topographie, la rendre plus rapide et donc vous réchauffer.
En conclusion
Utilisez une << Luciole >> et vous n'aurez
plus froid aux pieds !

Dernière mise à jour 29-06-2005